RENCONTREZ L'ARTISTE

JULIE MALLET

artiste impression 3D biosourcée

" J’aime particulièrement utiliser des PLA coproduits avec des résidus organiques ou minéraux tels que les coquilles saint jacques, les coquilles de moules, le marc de café, la brique pilées … afin d’aller encore plus loin dans le biosourcing. "

JULIE MALLET

JULIE MALLET

Conception et fabrication d'objets imprimés en 3d en matières biosourcées et/ou recyclées, MARSEILLE (13)

Julie nous raconte comment après une carrière d'architecte d'intérieur, elle choisit de réaliser son propre mobilier écoresponsable.

Racontez-nous votre histoire, comment vous est venue votre vocation ?

J'ai exercé le métier d'architecte d'intérieur durant 8 années entre Montpellier, Paris et Barcelone. La trentaine passée, j'ai eu besoin de changer d'horizon professionnel. J'avais besoin de m'impliquer dans un boulot ayant plus de sens. Je sentais également que j'avais besoin de bouger, littéralement, un travail plus mobile, manuel... Et puis j'ai réalisé en emménageant dans une nouvelle maison sur les hauteurs de Barcelone que j'étais incapable de construire un meuble de mes mains. Je passais mes journées à penser des intérieurs, dessiner du mobilier et des agencements mais en réalité je n'avais pas vraiment idée de comment les fabriquer. C'est comme ça que j'ai découvert les Fablabs, en cherchant des lieux où je pourrais produire mes propres meubles. Ce nouveau monde de fabrication numérique, de technologie et de Do It Yourself m'a de suite emballée ! Ni une ni deux, j'ai cherché une formation dans ce domaine. C'est ainsi que j'ai intégré le FABLAB Barcelona dans lequel j'ai travaillé durant presque deux ans et où j'ai appris à utiliser les imprimantes 3d, découpeuse laser, fraiseuse numérique et tout un tas d'autres outils plus traditionnels. A mon retour en France, j'ai eu l’opportunité, grâce à l’association Utoplab, de créer et de m’occuper d’ un fablab à La Ciotat durant deux ans. Bien que les projets aient été très intéressants, la partie création et design de mon ancien job d'architecte d'intérieur me manquait. C'est donc tout naturellement que j'ai commencé à designer des objets que j'imprimais en 3d. Peu à peu, j’ai eu envie de me dédier totalement à cette activité afin de proposer une alternative plus écologique et engagée pour des objets du quotidien.

Comment décririez-vous votre style, votre démarche artistique en quelques mots ?

J’ai à cœur de proposer des objets qui respectent ma vision des choses : des objets de style engagés et responsables tout en étant innovants tant par le mode de production que par les matériaux utilisés. J’ai un faible assumé pour les années 80/90. J’aime le mélange des genres. Je ne recherche pas la prouesse technique de dessin qui peut être souvent le cas lorsque l’on fait de la CAO. Je recherche l’esthétisme et une certaine forme de douceur dans la forme malgré ma démarche « numérique ». J’ai commencé avec de petits objets : vases et soliflores majoritairement. Désormais je travaille aussi sur des modèles de luminaires et j’espère pourvoir passer rapidement à une échelle encore plus grande pour faire du petit mobilier.

Quels sont les thèmes ou les sujets qui vous inspirent le plus dans votre travail ?

Chaque collection ou objet est inspiré d'une histoire, un livre, un sentiment, une émotion fixe ou passagère... J'attache de l'importance à créer des objets qui racontent quelques choses, où le choix de la forme, de la texture ou du matériau n'est pas gratuit, aléatoire mais réfléchit et justifiable. Je suis native du Sud où j'ai grandi, j'ai habité Barcelone et maintenant Marseille, il va sans dire que le sud et plus largement la méditerranée influence mon travail. Il est primordial que les objets que je crée soient responsables, tant écologiquement qu’humainement. J’aime travailler les matériaux biosourcés comme le PLA qui est un bioplastique fait à base d’amidon de maïs, betteraves ou blé. J’aime particulièrement utiliser des PLA coproduits avec des résidus organiques ou minéraux tels que les coquilles saint jacques, les coquilles de moules, le marc de café, la brique pilées … afin d’aller encore plus loin dans le biosourcing.

Comment travaillez-vous ?

Je travaille plutôt sous forme de collection sauf si je réalise un projet sur mesure pour un client. Comme dit précédemment, le thème de la collection vient généralement de mon histoire, d'un livre que j'aurais lu, d'une envie... Je commence toujours par gribouiller des esquisses d'objets puis je passe rapidement en modélisation 3d sur ordinateur. Une fois l'objet modélisé, j'imprime un prototype en 3d pour valider le design et réaliser les ajustements nécessaires. Ensuite vient l’impression du modèle définitif que je réalise dans le bon matériau. Je travaille principalement des matières biosourcées et/ou recyclées. Certains modèles demandent de la post production comme certains vases qui doivent être résinés afin de garantir l’étanchéité, ou d’autres qui sont agrémentés d’un bijou en acétate de cellulose gamme biocell garantie biodégradable à 90%.
La conception est la partie que je préfère, alors il est difficile pour moi de ne faire que de la production de modèles déjà finalisés.

Avez-vous une technique particulière, un savoir-faire particulier ? Sans nous dévoiler tous vos secrets, avez-vous développé vos propres méthodes et techniques ?

L’impression 3d, même si elle est de plus en plus répandue, est une technique qui demande la maitrise de plusieurs savoirs-faire : entre autres la modélisation 3d et le pilotage de la machine. Sans objet modélisé en 3d, pas d’impression possible. Savoir dessiner en volume sur ordinateur est un prérequis indispensable pour imprimer ses propres créations en 3d.
Dans un futur proche, je souhaite développer l’impression 3d de mes propres biomatériaux réalisés à partir de déchets organiques tels que des coquilles d’œufs, d’avocats, d’oranges…
Tester mes propres recettes et confectionner mes matières est un de mes nombreux objectifs. J’aimerais également mettre au point ma résine 100% biosourcée pour réaliser l’étanchéité de mes vases.

Parlez-nous de votre quotidien, de vos contraintes, de vos joies, vos réussites…

J’ai lancé mon activité il y a peu (en novembre 2023). Je travaille de chez moi pour l’instant. Mes journées ressemblent certainement à celles de beaucoup d’autres entrepreneurs à savoir passer d’une tâche à une autre en permanence et assurer plusieurs métiers en une seule journée : créateur, artisan, comptable, Community manager, créateur de contenu, web designer, vendeur…. Et la liste est encore longue. C’est assez difficile de jongler entre toutes ces casquettes mais la satisfaction du devoir accomplit n’en est que plus grande.

Un message à faire passer, autre chose que vous aimeriez partager ?

Merci à Mirette arts de me permettre de montrer mon travail et me de donner la parole pour vous en dire plus sur moi ! Et merci aux clients de Mirette de faire le choix de l'artisanat responsable !

QUELQUES PIÈCES DE L'ARTISTE

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