RENCONTREZ L'ARTISTE

JATA

" Mon approche est très instinctive, sensitive. Elle consiste à exprimer mes désirs de voyages (intra et extra), mes souhaits de voir l'humanité ralentir et changer de direction, mon envie de chanter les beautés d'un monde que j'imagine déjà perdu. "

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JATA

DESSINATEUR ILLUSTRATEUR, AUZAS (31)

L'artiste nous partage ses phases de conception, de la souffrance au "feu créatif"

Racontez-nous votre histoire, comment vous est venue votre vocation ?

Depuis l'enfance j'aime dessiner mais cette envie s'était perdue dans les méandres de la vie. Il y a dix ans je suis revenu à cette passion inassouvie. Elle m'appelait sans doute inconsciemment depuis longtemps. La lecture des grands auteurs de la bande dessinée (principalement des années 70 et 80) m'a poussé à me mettre au travail, et ils ont ainsi grandement influencé mon style et ma manière de dessiner.

Comment décririez-vous votre style, votre démarche artistique en quelques mots ?

Je me nourris principalement de mes observations et de mon environnement, que je mêle à mon imaginaire et à mon autre passion, la musique. Mon approche est très instinctive, sensitive. Elle consiste à exprimer mes désirs de voyages (intra et extra), mes souhaits de voir l'humanité ralentir et changer de direction, mon envie de chanter les beautés d'un monde que j'imagine déjà perdu.

Quels sont les thèmes ou les sujets qui vous inspirent le plus dans votre travail ?

La musique, la puissance de la nature et les terres sauvages. J'aime revisiter des lieux existants, en les transposant en des temps intemporels pour leur donner une autre vie. L'idée est sans doute d'amener le spectateur.rice à prendre du recul sur leur environnement, familier ou non.

Comment travaillez-vous ?

J'utilise exclusivement les outils à l'ancienne : papier, plumes, pinceaux et encre, aquarelle pour les couleurs. J'aime l'idée du dessin original, dont l'âme s'invente à mesure du travail.

Vous avez une technique particulière, un savoir-faire particulier ? Sans nous dévoiler tous vos secrets, avez-vous développé vos propres méthodes et techniques ?

L'utilisation de l'encre de Chine est un savoir-faire complexe et au bout de dix ans je continue d'apprendre. La grande difficulté est de prendre soin de son matériel car l'encre "encrasse" tout. Elle sèche sur les plumes, brûle les poils des pinceaux, se fige dans les conduits des Rotring (stylos d'architecte rechargeables). Les papiers se tâchent, souffrent de la chaleur, de l'humidité... J'ai donc développé des astuces, des techniques, piochées souvent parmi les "trucs" des dessinateurs de BD : utilisation de tables lumineuses, usage de "rustines" pour rattraper une erreur... Bref, l'artisanat dans toute sa splendeur !

Parlez-nous de votre quotidien, de vos contraintes, de vos joies, vos réussites…

Le création d'un dessin, surtout un grand format, me fait passer par plusieurs étapes qui souvent sont les mêmes : souffrance pour établir la composition de l’œuvre, sa structure en quelque sorte. Puis une phase encore assez éprouvante de crayonné et de croquis pour créer le dessin en lui-même. Y succède, lors du passage à l'encre, une grande euphorie, un "feu créatif" qui m'obsède, me remplit de joie et justifie à lui seul toutes les souffrances endurées. Puis la finition du dessin, période difficile de doute, de lassitude. La satisfaction en regardant l’œuvre terminée est très rare... Ces étapes résument assez bien, sans doute, mon travail au quotidien sur la table à dessin.

Un message à faire passer, autre chose que vous aimeriez partager ?

J'encourage chacune et chacun à écouter ses pulsions créatives, et à se lancer. Car le bonheur d'exercer un métier qui passionne, sans contraintes autres que ses propres limites, est pour moi la seule chose qui peut rendre un humain pleinement épanoui.

QUELQUES PIÈCES DE L'ARTISTE

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